Lorsqu’on songe aux chansons des attractions Disney, la petite mélodie entêtante de « it’s a small world » nous vient immédiatement à l’esprit. Il est vrai qu’une fois qu’on l’a entendue, il est difficile de s’en défaire. Mais d’où vient la magie de ce thème enchanteur ?
A l’origine de cette chanson dédiée aux enfants du monde entier, il y a un duo d’auteurs-compositeurs touchés par la grâce, les frères Robert et Richard Sherman, eux-mêmes héritiers d’une longue tradition musicale internationale. Leur grand-père, Samuel, avait en effet quitté la Russie pour l’Autriche-Hongrie en 1903 où il était devenu maître de concert et premier violon de la cour de l’empereur François-Joseph, avant d’émigrer finalement aux Etats-Unis. Son fils, Albert, pianiste autodidacte, fut l’une des grandes figures de la Tin Pan Alley de New York, véritable vivier des compositeurs de chansons américains et, à leur tour, Robert et Richard reprendront le flambeau pour devenir les légendes Disney que l’on sait. Walt aimait particulièrement leur capacité à parler de choses sérieuses de manière simple et légère, et c’est la raison pour laquelle il leur confiera l’un de ses projets les plus emblématiques, Mary Poppins (1964).
La création de « it’s a small world (after all) » est aussi un coup de chance. L’année 1964 est celle de la Foire Internationale de New York, pour laquelle les Studios Disney concevront plusieurs pavillons. Au départ, les frères Sherman devaient se cantonner à une seule musique, celle du Carousel of Progress. Mais voilà qu’un problème surgit sur un autre pavillon, alors baptisé Children of the World. Dans le projet d’origine, des poupées du monde entier étaient censées chanter chacune son hymne national. Mais au lieu de susciter un sentiment d’harmonie, tous ces airs différents joués en même temps créent une véritable cacophonie. Walt décide donc de faire appel aux frères Sherman pour résoudre ce problème. Il les fait venir sur le plateau n°2 (Stage 2) des studios pour leur montrer la maquette de l’attraction et leur demande de créer une chanson très simple, une même mélodie qui pourrait être reprise par toutes les poupées, chacune dans sa langue maternelle. Il emploie alors certains mots – « small world », « after all » - qui résonnent dans la tête des musiciens comme un titre de chanson….